Cartographie des risques

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La cartographie, outil d’aide à la décision pour réduire les risques [1], permet de hiérarchiser les risques dont le traitement est prioritaire pour les rendre acceptables. Cette démarche managériale prend en compte la perception du risque par la société, les professionnels et les patients/usagers.

La hiérarchisation conditionne l’effort pour maîtriser ces risques, en calculant leur criticité (combinaison de l’estimation de leur fréquence et de leur gravité [2], voire de leur niveau de maîtrise [3]). Pour les patients, le risque est d’autant moins acceptable qu’il est subi, incertain, retardé, aux conséquences irréversibles. Le prendre en compte limiterait le risque de mise en cause de la responsabilité de l’établissement ou des professionnels [4]. La multiplicité de ces aspects impose des choix stratégiques préalables à la cartographie [5,6] : définir son périmètre, constituer le groupe de pilotage et les groupes de travail, fixer le calendrier. Avant le début, les pilotes et les groupes de travail harmonisent les méthodes : lexique, type de données à recueillir, modalités du recueil, critères et échelles de cotation, méthode de hiérarchisation, définition des seuils d’acceptabilité, choix de la représentation graphique, principes et méthodes d’analyse et d’interprétation des résultats (en confrontant la cartographie aux risques réellement rencontrés par l’établissement [5,6,7]). Cette démarche justifie ces étapes pour ne pas décourager les participants et pour rendre pertinents les résultats, notamment pour une mise à jour ultérieure. Celle-ci vise à évaluer l’efficacité des actions correctives pour les risques inacceptables, en recalculant leur criticité pour la comparer à la criticité résiduelle de l’analyse initiale [6,8]. L’analyse de l’acceptabilité et de la pertinence des actions gagne à y associer le représentant des usagers.

De nombreux exemples de cartographie sont publiés, notamment sur internet. Sa dimension managériale nécessite une réflexion contextualisée sur la base des éléments décrits ici [9].

Références

1- Haute Autorité de Santé (HAS). Mettre en œuvre la gestion des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pratique. Saint-Denis: HAS; 2012. 220 p. Accessible à : https://www.has-sante.fr/jcms/c_1239410/fr/mettre-en-oeuvre-la-gestion-des-risques-associes-aux-soins-en-etablissement-de-sante (Consulté le 13-05-2025).

2- Gatecel C, Armand P, Camous JY, Miconi P. Approche systémique de la gestion des risques en chirurgie ambulatoire. Risques & Qualité. 2006;3(1):39-48.

3- Moulaire M. La cartographie des risques, un outil de management des risques en établissement de santé. Risques & Qualité. 2007;4(4):221-228.

4- Hergon E, Moutel G, Bellier L, et al. Les facteurs de perception et d’acceptabilité du risque : un apport pour la connaissance des représentations du risque transfusionnel. Transfusion clinique et biologique. 2004;11:130-137.

5- Sfez M. Cartographie des risques : un état des lieux. Risques & Qualité. 2012;9(3):152-155.

6- Berrouet M. Élaboration des cartographies globale et dynamique des risques. Projet Cadense [Diaporama]. Accessible à : https://www.omeditbretagne.fr/wp-content/uploads/2020/02/Cartographie-des-risques-dans-des-%C3%A9tablissements-sociaux.pdf (Consulté le 13-05-2025).

7- Matussière F, Sfez M, Vidal-Trecan G. Cartographie des risques : combiner approches a posteriori et a priori. Risques & Qualité. 2008;5(4):187-198.

8- Cuny AM, Chabert E, Thomet H, Damis M. Mise en œuvre de la cartographie des risques, expérience régionale en Franche-Comté. Risques & Qualité. 2012;9(3):157-164.

9- Moulaire M, Sfez M. La cartographie des risques en établissement de santé : un outil managérial à utiliser avec discernement. Risques & qualité. 2012;9(3):151.