Pourquoi le bien-être des médecins est important, et comment l’améliorer ?

Introduction. The vital role of medical workforce well-being for improving patient experience and population health while assuring safety and reducing costs is recognised internationally. Yet the persistence of poor well-­being outcomes suggests that current support initiatives are suboptimal. The aim of this research study was to work with, and learn from, diverse hospital settings to understand how to optimise strategies to improve doctors’ well-being and reduce negative impacts on the workforce and patient care. Methods. Realist evaluation consistent with the Realist And Meta-­narrative Evidence Synthesis: Evolving Standards (RAMESES) II quality standards. Realist interviews (n=124) with doctors, well-­being intervention implementers/practitioners and leaders in eight hospital settings (England) were analysed using realist logic. Results. There were four key findings, underpinned by 21 context-mechanism-outcome configurations: (1) solutions needed to align with problems, to support doctor well­being and avoid harm to doctors; (2) doctors needed to be involved in creating solutions to their well-being problems; (3) doctors often did not know what support was available to help them with well-being problems and (4) there were physical and psychological barriers to accessing well-being support. Discussion and conclusion. Doctors are mandated to ’first, do no harm’ to their patients, and the same consideration should be extended to doctors themselves. Since doctors can be harmed by poorly designed or implemented well-being interventions, new approaches need careful planning and evaluation. Our research identified many ineffective or harmful interventions that could be stopped. The findings are likely transferable to other settings and countries, given the realist approach leading to principles and causal explanations.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • Le bien-être des médecins n’est pas un sujet qui doit faire sourire, même si leurs privilèges hiérarchiques et leurs revenus les rangent dans une catégorie a priori favorisée. On oublie un peu vite le nombre de suicides dans la profession, le nombre d’abandons ou de changements d’orientation pendant la spécialisation et l’épidémie de burn-out, surtout après la pandémie de SARS-CoV-2 : la profession médicale est inconfortable et cet inconfort a des conséquences humaines et économiques pour le système de santé (absences et arrêts d’études). Quatre conclusions aux interviews :

    • Les solutions doivent être adaptées aux problèmes, afin de favoriser le bien-être du médecin et d’éviter les dommages : les premières préoccupations sont de prodiguer de bons soins. Tout ce qui les favorise est bon à prendre, ce qui les détériore doit être évité : le confort c’est par exemple une informatique au service des buts médicaux, pas l’accès à un massage de la plante des pieds.
    • Les médecins doivent être impliqués dans la recherche de solutions à leurs problèmes de bien-être.
    • Souvent, les médecins ne savent pas quel soutien est disponible pour les aider à résoudre leurs problèmes de bien-être.
    • Il existe des obstacles physiques et psychologiques à l’accès à l’aide au bien-être. Parce que cette aide nécessite de quitter le lieu de travail, ne tient pas compte des horaires des médecins…
  • Ce que l’article n’aborde pas est que le bien-être de travailleurs en général et des médecins en particulier, est ce que l’on peut qualifier de problème « pernicieux » (wicked problem), où les solutions ne sont que partielles, ne sont qu’incomplètement réversibles parce qu’elles modifient le milieu, et sont souvent des réponses à des suppositions théoriques. Elles sont le pendant sociologique de ce que nous appelons « complexité ».

Melvin A, Pearson A, Carrieri D, et al. Support for hospital doctors’ workplace well-being in England: the Care Under Pressure 3 realist evaluation. BMJ Qual Saf. 2025. Doi : 10.1136/bmjqs-2024-017698.