18 avril 2023

La douleur chez la femme et son traitement : un objectif pour Metoo ou un vrai sujet de science ?

Over twenty years have passed since the Journal of Law, Medicine and Ethics published “The girl who cried pain: a bias against women in the treatment of pain.” This article revisits the conclusions drawn in that piece and explores what we have learned in the last two decades regarding the experience of men and women who have chronic pain and whether women continue to be treated less aggressively for their pain than men.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • Le résumé est court, l’article est passionnant, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponse. Les auteurs signalent dans un propos liminaire qu’ils parlent bien de différence liée au sexe biologique et non au genre, faute d’études portant sur ce sujet. Le premier point qui était soulevé il y a vingt ans déjà est qu’il existe une différence liée au sexe dans la tolérance et la sensibilité à la douleur, l’une et l’autre étant plus basses chez la femme, sans que l’on ait d’explication claire. Œstrogènes et testostérone peuvent avoir un rôle modulateur, des facteurs psychosociaux et culturels ont probablement une responsabilité également. Ce qui est préoccupant, c’est qu’hommes et femmes ne sont pas traités de la même manière. C’était plus clair il y a vingt ans, les études récentes sont moins conclusives, mais le doute reste permis. Les femmes ont davantage de chance de se faire prescrire des psychotropes (ce qui n’est pas une erreur, mais bien une différence). Il existe un biais implicite à l’encontre des femmes, qui est inconscient et involontaire… Mais présent. Il devrait être combattu tôt dans les études de médecine. Les auteurs soulignent qu’ils ne se sont penchés que sur les études américaines, sans retenir celles réalisées en Europe ou ailleurs dans le monde « parce que les différences dans la formation des médecins et les systèmes de soins de santé ne permettent pas de faire des généralisations entre les pays » (l’épidémie de dépendance aux opiacés aux États-Unis en est un exemple, même s’il s’agit plus d’un problème de disponibilité que de prescription).

Hoffmann DE, Fillingim RB, Veasley C. The woman who cried pain: do sex-based disparities still exist in the experience and treatment of pain? J Law Med Ethics 2022;50(3):519-41. Doi : 10.1017/jme.2022.91.