27 septembre 2023

Qu’avez-vous mis en place si les patients n’ont pas de bracelet et refusent la photo ?

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Synthèse des réponses

  • Double vérification soignante.
  • Pose d’un bracelet d’identification à l’admission (après vérification de l’identité et de l’identifiant national de santé [INS]).
  • Photographie du patient dans son dossier médical (avec son accord)
    • soit en complément du port du bracelet,
    • soit sans port du bracelet sauf pour un transfert en consultation, vers un plateau technique ou pour une hospitalisation en service aigu ou en soins de suite.
  • Pièce d’identité scannée et insérée dans le dossier patient informatisé.

Commentaires

Dans les unités de séjour de longue durée (USLD), les patients sont souvent atteints de troubles neuro-comportementaux qui altèrent leur capacité à décliner leur identité. Pourtant, malgré son caractère compliqué, cette identification pour chaque soin à risque est indispensable pour en assurer la sécurité [1].

La solution la plus couramment préconisée est le port d’un bracelet d’identification posé par la personne qui réalise l’admission du patient. Elle n’est pas exempte d’erreurs de saisie, de déclinaison de l’identité ou de contrôle des données [2,3]. La standardisation de la saisie informatique des traits caractérisant l’identité s’impose aux concepteurs de logiciels hospitaliers pour limiter les erreurs de saisie [4].

La fiabilité des informations portées sur le bracelet d’identification reste donc imparfaite, même si la source primaire de l’information est un document d’identité officiel (carte nationale d’identité par exemple). Lors de chaque soin requérant la vérification de l’identité, le double contrôle d’une information inexacte par deux soignants ne permet pas de détecter l’erreur. Le recours à l’INS devrait limiter cette erreur1, en complément de la copie de la pièce d’identité du patient dans son dossier médico-administratif2. Cette copie permet donc de disposer, dans le dossier de la photographie du patient. Sauf avec son accord préalable écrit3, cette photographie ne peut être utilisée par des professionnels que pour la rectification de l’identité du patient dans le dossier.

Une alternative technologique en cours d’étude serait de caractériser l’identité du patient à partir de l’enregistrement de ses constantes vitales à l’aide de dispositifs d’intelligence artificielle [3].

En l’état actuel des choses, il reste indispensable de recourir à l’identification par bracelet en mettant en œuvre tous les moyens pour la fiabilité des informations qui y sont portées. La confrontation à la pièce d’identité est indispensable. Lors des soins, la règle de faire décliner par le patient son identité n’est pas appropriée en cas de trouble neuro-comportemental et le double contrôle par les soignants n’apporte qu’une sécurité illusoire. L’affichage de la photographie du patient sur le dossier, bien que non évalué, permet de contourner cet obstacle, sous réserve de l’accord du patient pour cette utilisation de sa photographie. Face à un refus, l’aide de l’entourage du patient peut être utile4.

Références

1- Ferguson C, Hickman L, Macbean C, Jackson, D. The wicked problem of patient misidentification: How could the technological revolution help address patient safety? J Clin Nurs 2019;28:2365-2368. Doi : 10.1111/jocn.14848.

2- Quenon JL. Maîtrise du risque d’erreur d’identité en milieu hospitalier. MAPAR 2008:481-486. Accessible à : https://www.mapar.org/article/1/Communication%20MAPAR/fnyf7ycb/Ma%C3%AEtrise%20du%20risque%20d%E2%80%99erreur%20d%E2%80%99identit%C3%A9%20en%20milieu%20hospitalier.pdf (Consulté le 30-08-2023).

3- Maul J, Straub J. Assessment of the use of patient vital sign data for preventing misidentification and medical errors. Healthcare (Basel) 2022;10(12):2440. Doi : 10.3390/healthcare10122440.

4- Instruction DGOS/MSIOS no 2013-281 du 7 juin 2013 relative à l’utilisation du nom de famille (ou nom de naissance) pour l’identification des patients dans les systèmes d’information des structures de soins. Solidarité n° 2013/8 du 15 septembre 2013. 3 p. Accessible à : https://sante.gouv.fr/fichiers/bo/2013/13-08/ste_20130008_0000_0161.pdf (Consulté le 30-08-2023).

Notes :