27 septembre 2023

Comment intégrer des PROMs et PREMs au questionnaire de satisfaction global en en conservant l’aspect « générique », important pour la perception de l’hospitalisation à domicile ?

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Synthèse des réponses

 

Commentaires

Les PROMs sont des indicateurs du résultat des soins perçus par le patient et exprimés directement par lui-même. Ils incluent les symptômes ressentis, les capacités fonctionnelles auto-évaluées et la qualité de vie.

Les PREMs sont des indicateurs de l’expérience des soins perçue par le patient. Concept multidimensionnel, l’expérience du patient fait l’objet de multiples définitions, variables selon les organisations, les parcours de soins1. Ainsi, sur des critères de clarté et de pertinence, cinq dimensions peuvent être considérées comme essentielles : le patient comme une personne unique, l’implication du patient dans les soins, l’information du patient, la communication entre le patient et le clinicien, l’autonomisation (empowerment) du patient [1].

Pour les deux types d’indicateurs, la majorité des critères sont subjectifs. Leur définition doit donc être précise, la moins ambiguë et la plus pertinente possible au regard des objectifs recherchés. Trois objectifs ont été identifiés par la Haute Autorité de santé (HAS) : l’aide clinique et la décision partagée entre le patient et son médecin ; l’évaluation et l’amélioration de la qualité des soins par les offreurs de soins ; la comparaison entre offreurs de soins pour réguler le système de soins. Seul le premier objectif intéresse actuellement les établissements de santé et sanitaires et sociaux.

Afin que l’indicateur soit utilisable, il est indispensable de s’assurer : qu’il reflète bien ce que les patients ont voulu exprimer (validité) ; qu’il mesure bien ce qu’on souhaite mesurer (pertinence) ; que sa mesure répétée dans les mêmes conditions produise toujours le même résultat (fiabilité) ; qu’il détecte toute variation de ce que l’on souhaite mesurer (sensibilité) [2]. Cela nécessite une étude statistique préalable, hors de portée de la plupart des établissements. Pour cette raison, il est recommandé de ne pas utiliser d’indicateurs « issus de questionnaires "maison" non validés ou d’une conversation avec un patient »2.

Il est cependant possible d’utiliser des indicateurs et des questionnaires disponibles en ligne, en accès libre ou payant, sous réserve qu’ils soient traduits en français, avec les problèmes posés par ce type de traduction [3].

Mesurer l’expérience patient et le résultat des soins perçu par le patient relève donc d’une démarche stratégique au long cours pour l’établissement. Compte tenu de la complexité du choix des indicateurs, de leur validité et de la mise en œuvre du dispositif, l’aide de la structure régionale d’appui dont dépend l’établissement peut s’avérer utile pour son « expertise en vue d’améliorer la qualité des soins » [4].

Références

1- Zill JM, Scholl I, Härter M, Dirmaier J. Which dimensions of patient-centeredness matter? - Results of a web-based expert Delphi survey. PLoS One 2015; 10(11):e0141978.

2- Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Construction et utilisation des indicateurs dans le domaine de la santé. Principes généraux. Paris: Anaes, 2002. 40 p.

3- McKenna SP, Doward LC. The translation and cultural adaptation of Patient-reported outcome measures ? Value Health 2005; 8(2):89-91.

4- Décret n° 2016-1606 du 25 novembre 2016 relatif à la déclaration des événements indésirables graves associés à des soins et aux structures régionales d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients. JORF n° 0276 du 27 novembre 2016. Accessible à : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/jo/2016/11/27/0276 (Consulté le 30-08-2023).

Notes :