La santé publique est un domaine qui relève avant tout de la compétence des États membres, l’Union européenne ne pouvant que compléter leur action. Une marge de manœuvre limitée, qui tend cependant à s’élargir face aux défis sanitaires mondiaux. Face à l’irruption de la pandémie de coronavirus sur le continent, l’Union européenne a voté un budget santé 2021-2027 dix fois plus élevé que pour l’exercice précédent.
La santé publique relève par principe de la compétence interne des États membres. Les gouvernements nationaux sont donc libres d’organiser et de fournir leurs services de soins comme ils le souhaitent. Mais l’action de l’Union européenne peut compléter ces politiques nationales. Le traité sur le fonctionnement de l’UE (TFUE) lui donne ainsi une base pour intervenir dans de nombreux domaines comme l’amélioration de la santé publique, l’information et l’éducation, la prévention des maladies, la lutte contre les fléaux sanitaires ou encore la réduction des effets nocifs des drogues. Afin de réaliser ces objectifs et d’améliorer les systèmes de santé nationaux, l’Union doit notamment « favoriser la coopération » avec les États tiers et la « coordination » des politiques et systèmes sanitaires des États membres, « en particulier dans les régions frontalières ».
Des textes contraignants peuvent ainsi être adoptés au niveau européen. À titre d’exemple, les réglementations (nationales) sur le tabac sont assises sur une norme européenne qui limite la teneur en goudron et nicotine et rend obligatoire l’inscription d’un avertissement sur les paquets de cigarettes. Depuis l’élargissement de ses compétences par le traité de Lisbonne en 2007, l’UE peut aussi adopter des mesures sur la sécurité des organes, du sang, des médicaments et des dispositifs médicaux. Plus généralement, l’Union s’engage à « assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine » dans toutes ses politiques.
[…] La direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne (DG Santé) dirige la politique globale de l’UE dans ces domaines. Mais pour favoriser l’émergence de politiques communes, l’UE s’est aussi dotée d’autres organes spécialisés. On peut ainsi citer l’Agence de l’Union européenne en matière de drogues (EUDA), l’Agence européenne des médicaments (EMA), la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies ou encore l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
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