18 avril 2023

Erreur de diagnostic : approche cognitiviste

The historical tendency to view medicine as both an art and a science may have contributed to a disinclination among clinicians towards cognitive science. In particular, this has had an impact on the approach towards the diagnostic process which is a barometer of clinical decision-making behaviour and is increasingly seen as a yardstick of clinician calibration and performance. The process itself is more complicated and complex than was previously imagined, with multiple variables that are difficult to predict, are interactive, and show nonlinearity. They appear to characterise a complex adaptive system. Many aspects of the diagnostic process, including the psychophysics of signal detection and discrimination, ergonomics, probability theory, decision analysis, factor analysis, causal analysis and more recent developments in judgement and decision-making (JDM), especially including the domain of heuristics and cognitive and affective biases, appear fundamental to a good understanding of it. A preliminary analysis of factors such as manifestness of illness and others that may impede clinicians’awareness and understanding of these issues is proposed here. It seems essential that medical trainees be explicitly and systematically exposed to specific areas of cognitive science during the undergraduate curriculum, and learn to incorporate them into clinical reasoning and decision-making. Importantly, this understanding is needed for the development of cognitive bias mitigation and improved calibration of JDM in clinical practice.

Commentaire du Dr Marius Laurent (PAQS)

  • Voici un résumé clair sur les mécanismes apparentés à la psychologie cognitive qui sous-tendent le processus diagnostique et les dangers qui le mènent à l’erreur. La démonstration s’appuie largement sur la théorie des « deux systèmes de pensée » que Kahneman a défendue : le système 1, rapide et automatique (reconnaissance de formes), reposant sur des heuristiques, sujet aux biais cognitifs, et le système 2, rationnel, basé sur la réflexion, lent et exigeant en attention. Il souligne les dangers du système 1 et la nécessité de s’affranchir des biais. C’est ici que l’auteur, une voix dominante dans le cercle des « spécialistes » de l’erreur de diagnostic, et urgentiste lui-même, néglige élégamment tout ce qui ne confirme pas ses propos pour ne pas dire tout ce qui les contredit. Au moins quinze citations à ses propres articles (tous des articles d’opinion, rien d’expérimental), aucune citation à ses contradicteurs (G. Norman, Sherbino, l’école de Rotterdam avec Zwaan, Mamede etc.). Le remède préconisé est de s’affranchir des biais (« debiaising », ou d’amoindrir leurs effets). Est-ce possible ? Il s’appuie sur une revue de littérature qui l’affirme, mais qui souffre de la même sélectivité de ses sources [1]. J’ai peine à croire que l’exhortation à faire mieux soit la solution [2], l’auteur de l’article précédent dans cette rubrique pense de même et craint que le déficit de connaissance l’emporte sur les biais (je cite : « ne pas penser à un diagnostic est l’une des principales causes d’erreur de diagnostic dans les services d’urgence »).

Croskerry P, Campbell SG, Petrie DA. The challenge of cognitive science for medical diagnosis. Cogn Res Princ Implic 2023;8(1):13. Doi : 10.1186/s 41235-022-00460-z.

Notes :

1- Ludolph R, Schulz PJ. Debiasing health-related judgments and decision making: A systematic review. Med Decis Making 2018;38(1):3-13.
2- Berwick DM. Not again! Preventing errors lies in redesign–not exhortation. Br Med J 2001;322(7281):247-248.